Aiptasia pallida, une anémone de verre qui est une peste en aquarium récifal.

Les aiptasias sont nombreuses, mais c'est la lutte contre Aiptasia pallida et Aiptasia mutabilis qui nous intéresse.

Aiptasia, dessin de la structure À un moment donné, tous les aquariophiles marins, surtout en boutures coraux marines connaîtront un problème, éventuellement juste un incident, avec les Aiptasia, il faut donc penser à leur contrôle si l'éradication pure et simple n'aboutit pas! On trouve principalement deux espèces de ces anémones de verre: Aiptasia pallida (de l'océan Atlantique Ouest, Caraïbes) et Aiptasia mutabilis, une espèce méditerranéenne.

Il suffit souvent d'ajouter quelques nouvelles pierres vivantes dans son aquarium recifal pour que, malheureusement, l'une de ces roches contienne une quantité importante de ces Aiptasia. Le drame démarre...

Généralement, il existe quelques méthodes bien établies qui obtiennent quelques succès, il faudra donc passer par celles-ci :

  • Eau bouillante, vinaigre, acide;
  • Lutte mécanique : brossage, coquille d'huître (mettre l'anémone dans le noir);
  • Joe's Juice : un produit disponible dans la plupart des détaillants aquariophiles;
  • Eau de chaux : un mélange de chaux hydratée et d'eau en une pâte;
  • Contrôle biologique par des prédateurs naturels.

Il existe de nombreuses espèces d'Aiptasia dans la famille Aiptasiidae.

La méthode de l'eau bouillante (vinaigre, acide, etc...) pour lutter contre les aiptasias.

Idéalement, utilisez une seringue et une aiguille fine assez longue (disponible dans toute pharmacie) et faire jaillir l'eau bouillante dans la bouche des aiptasias. Inspirez-vous du dessin d'une Aiptasia ci-dessus (cliquez pour un agrandissement) pour localiser la bouche de l'anémone de verre.

Cette méthode de lutte est utile après identification de l'Aiptasia et de sa bouche (pas toujours facile), mais c'est extrêmement difficile avec les petites pestes, et les aiptasias ont tendance à se fermer au moindre contact et à rentrer dans une anfractuosité de la roche. Parfois la simple approche de l'anémone de verre suffit pour qu'elle se rétracte. Aussi l'aiguille loupe souvent la bouche et pour finir, de désespoir, même un chouillat d'énervement, vous piquez sur l'un des côtés... Malheureusement, piquer et injecter le liquide hors de la bouche de l'Aiptasia est totalement inutile! Seule la destruction de la bouche autorisera une lutte correcte contre ces anémones! En définitive, la lutte contre le fléau n'est pas si simple que cela.

La lutte mécanique envers les aiptasias?

Sortir la pierre vivante infestée, recouvrir les AIPTASIAS d'une coquille d'huître (ou de moule) percée, etc... Notre imagination est fertile avec tout un tas d'astuces plus ou moins efficaces pour lutter contre ces anémones de verre. L'astuce de la coquille trouée recouvrant l'aiptasia est utile quand seule une toute petite zone, difficile à traiter chimiquement par exemple, est gagnée par ces anémones. L'anémone de verre ciblée, pour retrouver la lumière, va se déplacer via le trou et se fixer sur la coquille : il suffit alors de retirer la coquille avec l'anémone de verre fixée dessus pour enlever cette aiptasia.

Joe's Juice, un produit magique contre Aiptasia pallida?

Cette méthode est relativement proche de la précédente, mais avec un produit commercial qui semble efficace. Les aiptasias ne semblent pas être de retour dans les zones traitées avec ce produit. Là encore, il faut viser l'ouverture buccale de l'anémone de verre et le liquide pâteux va colmater cette bouche. La seringue est fournie avec un embout plastique tout à fait suffisant. Ce produit est déjà plus simple d'emploi que la méthode précédente puisqu'il suffit de viser le centre du disque buccal et de déposer le produit en quantité importante! Il faut presque recouvrir tout le disque rapidement pendant que l'anémone se recroqueville sur elle-même.

Un conseil : refermez vraiment très bien le flacon de produit sinon le produit, pâteux, s'altère en séchant. Secouez bien le flacon avant emploi pendant plus d'une minute afin de bien diluer l'ensemble du contenu et homogéiniser le liquide. Au cours de l'aspiration pour remplir la seringue (partiellement, n'en utilisez pas trop à la fois), si le produit bouche l'entrée de l'aspiration, enlevez simplement l'amas qui a provoqué cet arrêt de la succion.

Important : coupez le brassage lors de l'opération de dépôt du liquide... et ne le rallumez que, au moins, 1 heure après; si vous avez des coraux environnants, restez vraiment patient pour ne pas disperser le "Joe's Juice".

Eau de chaux (Kalkwasser), à injecter dans la bouche.

Cette ancienne méthode reste assez efficace pour ceux qui font de l'eau de chaux pour un RAH; c'est en fait le lait de chaux qui est exploité.

Important : couper intégralement toutes les pompes pour éviter la dispersion du produit dans l'aquarium! Ne pas remettre en service le brassage avant une ou deux heures après application; ceci implique votre présence attentive afin de vérifier qu'aucun problème ne survient durant ce laps de temps. Ne pas bouger, ni ne déplacer, les pierres vivantes qui ont été traitées, toujours dans l'objectif de ne pas diluer le produit dans l'eau.

Contrôle biologique, les anémones de verres ont des prédateurs naturels.

Les anémones de mer, ci-inclus les Aiptasia, ont de nombreux prédateurs naturels en milieu océanique. C'est bien pour cette essentielle raison que les plongeurs n'en rencontrent pas beaucop de petites anémones... Ainsi, parmi les poissons qu'on trouve dans le commerce aquariophile, on peut citer le Chelmon rostratus, les poissons-limes comme le très connu Acreichthys tomentosus, les poissons-papillons tel que Chaetodon xanthurus, Chaetodon kleinii, etc.

Les poissons ne sont pas les seuls à pouvoir se délecter d'Aiptasia! Ainsi, de nombreux invertébrés ont cette prédisposition : les crevettes du groupe Lysmata wurdemanni, la limace (très à la mode outre-atlantique) Aeolidiella stephanieae, le nudibranche tropical de la zone indopacifique Berghia verrucicornis, ou son homologue méditerranéen et caraïbes la limace à bigoudis (la limace à bigoudis) et encore Aeolidiella stephanieae.

Référez-vous à cette page : Prédateurs naturels des Aiptasia et Anemonia manjano.

Note sur l'orthographe : normalement, il faudrait écrire Aiptasia, avec un A majuscule et au singulier, même lors d'un emploi au pluriel car il s'agit d'un nom propre (qui ne s'accorde pas). C'est la seule écriture valide! La variante plurielle aiptasias est un abus : si vous souhaitez l'utiliser, mettez au moins le a qui débute le mot en minuscules afin de faire penser à un nom commun et non plus un nom propre. Pour cette utilisation sous forme de nom commun, il serait intéressant de franciser le mot sous "aiptasies", en remplaçant le "a" terminal par un "e". A noter que, dans ce cas, on conserve le genre féminin de Aiptasia.